HOPSCAN, l’application qui diagnostique les maladies du houblon
Chez BièresBretonnes.fr, on s’intéresse avant tout à ce qui fait la richesse et la singularité du paysage brassicole local. Si les brasseries artisanales bretonnes sont au cœur de notre démarche, les filières amont — comme celle du houblon — nous passionnent tout autant. Et quand un houblonnier engagé comme Édouard Roussez (alias Édouard HOP) développe un outil innovant pour aider ses pairs, on tend forcément l’oreille.

Avis aux cultivateurs de houblons et aux jardiniers en herbe qui s’y intéressent !
Personnellement, je fais partie de la deuxième catégorie. Pour la petite histoire, j’ai offert il y a quelques années des plants de houblon à mon papa qui les a plantés dans son jardin dans le Finistère. J’avais choisi des variétés adaptées au climat. Malheureusement, l’expérience n’a pas été concluante ! ☹ Depuis j’en ai replanté chez moi dans mon jardin et plus précisément du Challenger.
Aujourd’hui donc, un article un peu particulier car on vous présente un outil web créé par Edouard HOP, houblonnier chez HOPSTOCK. La promesse : « Identifiez les bioagresseurs et carences de votre houblon »
J’ai découvert cet outil via mon fil d’actus et un article dans un média spécialisé bière. Ça tombait bien parce que j’avais remarqué que des feuilles étaient attaquées sur mes plants de houblons ! ☹
Alors allons-y pour la découverte de HOPSCAN !
Pour info : Je tiens à préciser que cet article n’est pas sponsorisé ni rémunéré (au cas où certains se demanderaient) et que je ne connais même pas vraiment Edouard, simplement quelques échanges par messages. Simplement l’envie de tester et partager une initiative que je trouvais intéressante 😉
Qui est le créateur de HOPSCAN ?
Édouard Roussez, connu sous le pseudonyme « Édouard HOP », est un houblonnier français installé à Hazebrouck, dans les Flandres. Depuis 2017, il cultive du houblon en agriculture biologique sur une houblonnière expérimentale de 1,3 hectare, où il a testé 29 variétés pour évaluer leur adaptation au terroir flamand et aux conditions de culture en bio. Parmi ces variétés, le Cascade s’est particulièrement distingué par sa résistance aux maladies et ses qualités aromatiques. Il a agrandi la houblonnière en 2023 avec 4,6 hectares au total en production, principalement sur Cascade, Brewer’s Gold, Chinook et Bullion.
En parallèle, Édouard a fondé Hopstock, une pépinière spécialisée dans la production de plants de houblon certifiés bio. Hopstock propose également du matériel pour les houblonniers et des formations sur la culture du houblon. Il a également créé l’association Houblons de France dont il a été le président, contribuant activement à la structuration de la filière houblon en France.
Édouard commercialise ses produits via le site Hopstock.fr et la plateforme Brewstock.fr, offrant aux brasseurs des houblons bio français en pellets ou en fleurs. Il anime également des webinaires et des formations pour partager son expertise avec les futurs houblonniers.
Le contexte
Basé à Hazebrouck dans les Flandres, Édouard cultive du houblon bio depuis plusieurs années, notamment via sa structure Hopstock, qui mêle production, pépinière et accompagnement technique. Sur le terrain, il constate chaque saison les mêmes problématiques : maladies, carences, attaques de pucerons… Autant de menaces qui peuvent ruiner une récolte en quelques jours.
Une pression sanitaire bien réelle
Quelques chiffres suffisent à illustrer les enjeux :
- Entre 20 et 34 % de pertes en quelques semaines à cause du mildiou
- Jusqu’à 100 % de pertes si aucune intervention n’est menée à temps
- Environ 30 % de cônes en moins à cause des pucerons et des virus transmis
Quand on sait à quel point le rendement d’une houblonnière est fragile — et encore plus en agriculture biologique — on comprend l’urgence de disposer d’un outil fiable pour diagnostiquer rapidement l’état des plants.
HOPSCAN : une application d’aide au diagnostic
C’est dans ce contexte qu’est née HOPSCAN, une application mobile pensée pour et par des houblonniers. Le principe est simple : il suffit de photographier les feuilles de ses plants à l’aide de son smartphone. L’intelligence artificielle intégrée à l’outil reconnaît en quelques secondes les symptômes de maladies comme le mildiou, les carences ou la présence de ravageurs, puis propose des recommandations adaptées.
Mais HOPSCAN ne s’arrête pas là : chaque scan effectué par un utilisateur nourrit l’algorithme et améliore la précision du diagnostic. En d’autres termes, plus on l’utilise, plus l’outil devient intelligent et utile pour toute la filière.
Un gain de temps et une sécurité pour les houblonniers
Pour les professionnels, l’intérêt est évident : HOPSCAN permet d’agir rapidement, de réduire les traitements préventifs, et surtout de limiter les pertes de récolte, qui peuvent atteindre 100 % dans les cas les plus graves. C’est également une manière de sécuriser son travail saison après saison, tout en contribuant à une dynamique collective au service du houblon français.
Test de l’outil HOPSCAN
L’outil HOPSCAN se présente sous la forme d’une page Web.
Vous uploadez la photo de votre houblon et l’IA vous sort une analyse en moins de temps qu’il n’en faut pour déguster une gorgée de bière.
Vous avez la possibilité dans votre profil de renseigner votre adresse : « Ces informations nous permettent d’améliorer nos analyses en tenant compte des spécificités régionales et des conditions de culture locales. »
L’outil analyse la photo et en ressort une analyse sous la forme :
1. 🌿 État de la plante
2. 🔍 Description détaillée des symptômes observés
3. 💡 Recommandations de traitement
+ un résumé à la fin
Dans mon cas, cela m’a permis d’avoir la confirmation que c’était bien une attaque de ravageurs genre chenilles super sympas mais qu’il n’y avait pas de mildiou (coucou le climat breton !). J’ai testé l’outil avec plusieurs photos et obtenu des résultats plus ou moins similaires en fonction du degré de zoom de la photo sur les plants.
Vous avez le droit à 30 analyses, j’en ai gagné deux supplémentaires en participant à l’outil (en donnant mon avis) donc c’est fait pour inciter à participer.
Cette limite est aussi là pour minimiser les call à l’API d’intelligence artificielle et donc le budget alloué (et oui spoiler, les sites, les IA, la maintenance ça coûte de l’argent. Ce n’est pas parce que c’est sur Internet que ça doit être gratuit).
Vous avez également accès à votre historique d’analyse.
Conclusion
Chez BièresBretonnes.fr, on aime mettre en lumière ces outils qui, sans forcément faire la une des journaux, participent concrètement au développement d’une agriculture plus résiliente, plus locale, et plus durable. Saluons l’initiative d’Édouard HOP, dont le travail va bien au-delà de sa houblonnière : c’est toute une filière qui en sort gagnante.
Allez… et un peu de pub pour finir :
Vous cherchez des plants de houblon ? hopstock.fr
Vous cherchez du houblon pour brasser ? brewstock.fr